Que je tiens dans mes mains, ne manque, tel qu’est et reste, une fois encore, et est tellement réel comme tout existe et continue : moi qui suis, le bruissement, mes deux mains, la mer, fleurs de pommiers, leurs branches, le jour qui se lève, ce qui est et n’est pas, est sur le point d’arriver, naît, dans un temps très court, en d’innombrables choses. Et mon corps qui n’est que lui-même, est sans cesse accompli par lui-même, dans le fragile exposé au soleil, dans le monde temporaire, un instant rappelé par des bribes de souvenirs où finis, me retrouve sans réponse, cesse de porter le nom des choses, en retenant mon souffle jusqu’à ce qu’il ne reste rien d’autre que, qu’aucune chose ne ressemble à une autre, dans les sentiers, les fourrés, le feuillage, l’achèvement comme ce dont il s’agit est quasiment tout ce que je vois : le sorbier, la chaise sur la terrasse, le cygne, l’orage, le ciel se faisant et se défaisant, s’étirant, s’étendant, irrévocablement vrai, parfait souvenir d’une perfection jusqu’à ce que tout soit fini et achevé, jusqu’à ce je sois presque oublié, que le strict nécessaire soit rassemblé, qu’il ne reste à la fin rien d’autre que la même chose jusqu’à l’horizon et que se suffise, où tout ce qui existe apparaît et se reprend sans cesse, où tout ce qui a été vu se transforme en imaginé jusqu’à ce que soit vu de nouveau, jusqu’à ce que recommence comme les choses ne durent que pour elles-mêmes et, qu’ainsi, expulse la pensée.