Christophe Yvoré

FRAC Auvergne et FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur

FRAC Auvergne et FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur
194 p, 31 x 25 cm
Texte d’Éric Suchère
19 €
Juin 2019

Né en 1967 et décédé en 2013, Cristof Yvoré a peint, pen­dant plus de 20 ans (de 1993 à 2013), des tableaux cen­trés autour d’un petit nom­bre de sujets : natures mortes (prin­ci­pale­ment des vas­es de fleurs), représen­ta­tions de détails d’espaces domes­tiques (des coins de murs sai­sis de près ou des rideaux occu­pant la qua­si total­ité du tableau) ou de façades (vues de manière très frontale et à la lim­ite de l’abstraction) dans des petits et moyens for­mats. Ses pein­tures ne sont jamais représen­ta­tions de sujets pris sur le motif, mais des sou­venirs loin­tains d’objets vus, tout autant des pré­textes que des stéréo­types de peinture.

Très épais, voire encroûtés, ses tableaux oscil­lent entre une emphase de la matéri­al­ité pic­turale, englu­ant un objet dans une matière qui lui est étrangère, et un pour­risse­ment– par cette même matière – du sujet représen­té. Pro­fondé­ment ter­restres, ses œuvres, aux tonal­ités sour­des et au dessin volon­taire­ment ban­cal, passent alter­na­tive­ment du plus grand lyrisme à sa destruc­tion par le dérisoire – voire la déri­sion. Dessin, tonal­ités, matières et sujets créent une pein­ture pois­seuse, vénéneuse et inquié­tante dans un doute per­ma­nent sur le reg­istre des oeu­vres entre des formes admis­es de la con­tem­po­ranéité et une ironie sur la pein­ture elle-même. Peu mon­trées voire qua­si­ment ignorées en France – cinq expo­si­tions per­son­nelles dont une seule à Paris –, ses œuvres ont été exposées par la galerie Zeno X à Anvers, mais aus­si à Berlin, Mar­seille, Gênes, Los Ange­les ou Pékin…