Camille Saint-Jacques & Éric Suchère

Le Chef‑d’œuvre inutile

L’Atelier con­tem­po­rain / FRAC Auvergne

140 p., 14,5 x 20 cm
20 €
ISBN 978–2‑85035–004‑7
Févri­er 2020

L’usage actuel du terme de chef‑d’œuvre sem­ble para­dox­al. On le voit dénié par la réal­ité de l’art, qui procède d’un tra­vail pro­duisant des pièces par séries ; décrié par l’époque, qui le rejette comme une notion anachronique, sinon anti­dé­moc­ra­tique ; dévoyé par le marché, où il s’emploie pour désign­er celui des travaux d’un artiste qui se vend le plus cher – et néan­moins, il sub­siste à l’état de bous­sole, de nec plus ultra, d’expérience esthé­tique suprême : jamais les toiles de maîtres n’auront vu défil­er autant de spec­ta­teurs. 

À par­tir de ce con­stat, Camille Saint-Jacques et Éric Suchère pro­posent cha­cun un essai, sous un titre – Le Chef‑d’œuvre inutile – qui se veut moins provo­cant que prob­lé­ma­tique. Car s’il s’agit bien ici d’interroger ce qu’on pour­rait nom­mer un déclin du chef‑d’œuvre, on ne trou­vera en ces pages nulle déplo­ration de principe. Non pas céder, donc, à une dépré­ci­a­tion mas­sive des ten­dances con­tem­po­raines, mais forg­er les critères qui per­me­t­tront de les com­pren­dre et d’en appréci­er l’opportunité.