N° 324 (septembre 2024), Est un lieu

Il y a un lieu où je reviendrai, où je me sou­viens de toutes les choses que l’on peut voir, où j’écris les let­tres, où je répète les mots enten­dus, où je suis ce que je suis cen­sé être, où je com­prends avec le temps ce que je peux faire, sans plainte, sans un fris­son, dans la sincérité, un mou­ve­ment. Tout ce que j’ai à faire dans l’absence est ce que je veux, si je veux, dans l’attente, pour par­ler, ne sera pas enten­du, ne veux, ne peux, pour­rais l’entendre à nou­veau aujourd’hui, si me demande pourquoi. Tout ce que je fais ne peut arriv­er et, si je dis ou fais quelque chose, à tout moment, n’est rien d’autre que ce que je peux, d’une manière ou d’une autre, comme je dis, encore, que tout sem­ble aider à com­pren­dre ce que j’ai à don­ner. Je ne suis pas ce que j’ai l’air d’être quand je dis que je me sou­viens main­tenant que cela fait longtemps que j’essaie de penser, d’avoir à l’esprit ce que je vais faire, que je ferai et ne ferai pas comme il n’y a rien, tout près, à tout moment, aucune réponse. Aujourd’hui, je pense que c’est aujourd’hui, que je décou­vre, tourne mon vis­age vers le mur, n’ai jamais été con­scient, change d’avis, me sens comme je me sens, dis ce que je vois, dis une ou deux choses, admets que j’avais tort, ne prends pas ce que je ne veux pas, me sem­ble qu’est là, n’importe où et tout ce que j’ai à faire est d’être naturel. Je ne sais pas où je suis. Il y a des endroits dont je me sou­viens vague­ment. C’était il y a longtemps. J’inscris un numéro sur le mur. Elle me demande de rester et de m’asseoir n’importe où, mais je ne veux pas rester. Je dis le mot auquel je pense. C’est tout ce que je veux dire. Je n’ai pas de point de vue. Ses lèvres bougent mais je ne peux pas enten­dre. Nous fer­mons les yeux. Main­tenant nous sommes aveu­gles. Je peux faire quelque chose.