N° 331 (avril 2025), A Forest

1.
Il sur­v­ole le paysage mon­tag­neux mais ne voit pas la femme qui est éten­due dans la forêt — qui est la forêt en 1, dans les branch­es, entre les insectes ; en 2, dans la sylve, dans une élé­va­tion ou une chute. Et il est ques­tion de feuilles, de feuilles qui tombent, qui volent ou de formes, oui, de formes, de feuilles qu’elle s’apprête à touch­er mal­gré son appréhen­sion ; de guir­lan­des de fleurs, de trous réguliers dans le sol, de l’attente des enfants, d’un emporte­ment, d’une cav­al­cade mon­strueuse — sans doute mon­strueuse — d’une man­i­fes­ta­tion, d’un arrêt, dans l’attente que s’affrontent.
2.
Il nage lente­ment et passe entre des con­cré­tions. Il court dans cette rue à l’architecture com­pos­ite. Il la voit entr­er dans cette mai­son. Il la sur­veille, de loin. Il pense fic­tion.
3.
Une fig­ure est une abstrac­tion ; une abstrac­tion peut devenir une fig­ure. Une abstrac­tion peut faire image. Une image est un résumé — une image résume. Il se sou­vient de ces images.
4.
Un chan­de­lier à la main, elle se voit dans le miroir. Elle la regarde, elle et sa créa­ture. Elle, reprise en images mul­ti­ples, dans les tubes, éprou­vettes, est évanouie.
5.
Il se tient à qua­tre pattes, épuisée, devant elle, indif­férente. Il la touche de l’index, mais il y a un prob­lème d’échelle.
6.
La suite des objets éparpil­lés ne fait pas sens et ne peut même pas con­stituer un rébus, mais une nar­ra­tion est pos­si­ble : femme, papil­lons, aéronef, archi­tec­ture, cage, homme, femme encore. Est ce qui va se tramer entre, dans une suite : femme, sculp­tures, ruelle, réver­bère, ver­rière, drapés et plis et com­bats… en une fan­tas­magorie, dans la ren­con­tre de tous ces objets et fig­ures, en effet col­lage où plus rien ne fait sens — tours, phares, fig­ures —, où l’art et la guerre ne s’opposent pas mais se com­plè­tent et devi­en­nent l’observatoire mer­veilleux de toutes les formes fantasques.