N° 333 (juin 2025), Impression

Une rue, le partage ombre-lumière d’un après-midi d’été, pas­sants de dos : une réminis­cence. La mer entrap­erçue der­rière les arbres, dans la trouée : bande bleu vert. Une jetée aus­si, vent, bruit claque­ment d’un dra­peau, pas­sages des fig­ures en va-et-vient dans la flâner­ie lente. Vent encore, pieds dans le sable sur le vis­age, cheveux, vête­ments dans la pro­jec­tion loin. Ondu­la­tions, reflets, reflets ondu­lant en l’objet trou­blé, mou­vant quand, sous la futaie, est l’ombre tou­jours, qu’est le bruit, clapo­tis, le bruit-reflet en toute sa légèreté. Tonal­ité verte gag­nant même les reflets les tein­tant con­tre bleu. Chemin de terre au bord de l’eau, dans le pas­sage par éclats pro­jetés au sol d’entre les arbres. Et les ombres des troncs sur le sol, dans la scan­sion, leur ryth­mique régulière mesurant l’espace, le sen­ti­ment d’une ouver­ture de l’espace en sa for­mule soir, du léger bleu jaune hori­zon, d’un ciel gris mou­ton­né, d’un pré. Mou­ve­ment est toute lenteur, s’imprime, s’estompe, s’imprime, s’évanouit, dans la suite non logiques des vues, la frag­men­ta­tion de toutes les per­cep­tions en une impres­sion générale : tach­es blanc jaune en ban­des hor­i­zon­tales ou sil­hou­ettes mouchetées sur gris, fumées-enroule­ment, bleu immo­bile, ciel pas­toral. Est l’épuisement de toutes les impres­sions en une nota­tion rapi­de, sténo­gra­phie sen­si­ble de stéréo­types recon­nus, déjà recon­nus : vaguelettes bleues, marche dans les hautes herbes, fraicheur boisée du par­quet dans l’ombre, clocher au loin, ombres du verg­er, creux de sen­tier, tor­sion des troncs des pins, semis des coqueli­cots, brumes mati­nales, bruit du feuil­lage des peu­pli­ers, courbes de la riv­ière, reflets des nuages dans l’eau… Par­cel­lise en sus­pen­sion sur la sur­face flot­tante : ovales espacés, courbes lyriques, chutes ver­ti­cales, ombres tor­sadées, immer­sion totale, miroir inverse, entor­tille­ment, flou per­ma­nent de toutes les choses du monde.