N° 244 (janvier 2018), Pour que ne finisse

Et, finale­ment, au son de la fin, est déjà fini, ne reste plus qu’à finir en ce jour qui ment jusqu’au dernier soupir, a déjà expiré et était ensuite un temps qui finit aus­si, dis­ant ces années sont pour tou­jours et celles passées avant jamais plus, même s’il avait été, si encore, comme temps passe et rav­age, sans fin, si nous nous sommes encore avant ou après ou pen­dant, à peine un peu, le temps à peine, dans la vie à vivre qui, ensuite, s’abrège,  d’une vie dont ne reste que et ce qui reste et sou­vent n’est pas vrai mais est mieux que rien et si, peut men­tir, dépose pour que demeure là où sera tant que cela con­tin­uera. Et toi, toi qui m’écoutes, tu seras la par­tie que tu auras faite, après que la fin, seule­ment, ait don­né un sens au par­cours, est ce qui a été fait, qui devrait être fait, est cette inter­rup­tion, quand on ne peut pas rester et passe, passe encore un jour, et un autre qui passe comme s’il restait et est cet oubli, comme si s’en aller n’était que ceci, comme si le dire était plus vrai encore que de ne pas le dire et que ce qui est est ce qui, désor­mais, a été. Pense au jour, en pen­sant à te fer­mer les yeux, tant qu’il y a de la lumière, pense que tu veux penser, jusqu’à cette obscu­rité puis jusqu’à la lumière, enfin, qui dis­paraît, comme si cela pou­vait rester et puis oublie ce qui s’éteint. Il n’y a que ce départ à dire, seule­ment le mou­ve­ment vers, la part de temps qui finit ici, chaque part qui finit main­tenant, ici, à la fin d’une vie, pour apais­er l’ombre, et qu’elle reste ensuite, et qu’elle reste encore, ne se taise plus main­tenant, pour rester encore, si tu ne par­tais pas et serait ce lieu ci, ne serait pas ailleurs, tant que reste encore et encore et tou­jours dit qu’il n’y a rien sinon ici, que c’est ici que nous sommes et que nous res­terons, pense à ce qui restera, à tout ce qui restera jusqu’à ce que finisse cet après, pour que ce soit cela et que ce soit parce que cela doit être, ain­si, tant que cela reste, pour que ce rien ne reste, et c’est ain­si que finit, lais­sant une autre trace qui n’existe que pour revenir et est l’ombre du par­tir, loin, jusqu’au jamais plus, comme avant, comme après, jusqu’à ce que revi­enne, pen­dant que comme main­tenant, pen­dant que comme après, jusqu’à ce que ce ne soit que cela. Et pense au trem­ble­ment, et au noir, ce noir qui ne fini­ra rien, comme si ne finis­sait pas ici, comme si ne finis­sait pas, et ne finis­sait plus, pense comme si après n’était pas, que ce qui est immo­bile reste dans la lumière, et ne s’en va pas, est ce qui reste, afin que passe encore ce jour aus­si et que ce soit cela.