N° 250 (juillet 2018), Grésillements, cris, air
Tonalités, valeurs, composition sont là, demeurent, perturbent, n’est que nuage, série de bruissements multiples superposés, sans relation les uns avec les autres, à mettre en relation, que n’arrive plus à, qui n’apparaissent plus que comme vibration, que tente de, mais qui se dérobent, dissimulent, s’estompent, qu’il faut se concentrer, filtrer les fréquences, isoler chaque bourdonnement, ré-établir des connexions, re-linéariser les articles avec les mots, les pronoms avec les verbes, relier les lettres, dans la reprise, le ralentissement progressif, que sélectionne, reprends encore, cesse de, cesse de, n’est plus qu’un défilement auquel adhère, m’identifie, suis le, suis ce, cela, dans tous les détails des lettres et des mots, jusqu’à ce que plus rien ne bouge, ne s’agite, que ne demeurent que formes floues, lignes sans sujet, texte devenu image, bruissements harmonisés, dans la perfection géométrique des lignes, la netteté absolue de la surface où tout est dans la perfection de l’agencement, dans les superpositions échevelées de couches, de structures rudimentaires non hiérarchisées, polyrythmie dense où rien ne domine, qui ne dit rien, ne nomme, ne se nomme, est simplement, dans le partage des choses, la proximité immédiate jusqu’à ce que s’échappe en grésillements, cris, air, cris, figurations multiples que prends, coupe, recoupe, colorie, colorise dans le bruit de fond généralisé qui empêche la clarté des formes, opacifie ce qui est lisible, réduit toutes les transparences, contredit tout, soumet les signes à l’incompréhension le temps d’une ponctuation, dans le murmure entre, les phrases concomitantes, la déconcentration, l’intrusion de l’hétérogène autant que de l’exogène dans la forme, une forme, une forme décevante ou l’éblouissement devant.