N° 303 (décembre 2022), Cassure

De ne plus com­pren­dre les gestes, les atti­tudes, le silence per­sis­tant, la dis­tance émanant de, dans l’absence de paroles, quand feint que rien, qu’il n’y a rien, que la répéti­tion des jours dans, énumère les mots pos­si­bles pour dire : absence, bilan, mal­adresse, con­nex­ion, désil­lu­sion, fable, écart, hos­til­ité, isole­ment, jus­ti­fi­ca­tion, lim­ite, soli­tude, perte, néant, oubli, résis­tance, gâchis, que les mou­ve­ments se raré­fient, quelques gaucheries suff­isent pour, sont pré­texte, amè­nent à tout ce que peut sup­pos­er, sans que parole sorte de cela, sans qu’advienne une seule chose, d’influence nulle, aurait pu ne pas être a pri­ori, avant que ne s’érode lente­ment, que ne s’éteigne, que la stase des jours ne dure, sans autre change­ment que le temps qui s’étire, en monot­o­nie, per­sis­tance, atonie pro­longée, con­ti­nu­ité d’habitudes, temps usé en vain sur ces choses, que mod­i­fie lent, inéluctable, est image per­due, som­no­lence, vari­ables prévues où se con­stru­isent des scé­nar­ios, où toutes les alter­na­tives sont étudiées, sans qu’aucune ne con­vi­enne, sinon la répéti­tion de l’évocation, leur mise en place, le ressasse­ment inin­ter­rompu si n’ex­iste plus, se meut sur lui-même, dans la monot­o­nie, la pré­dom­i­nance de soi, la nudité des idées, des pen­sées, itéra­tion dans le terne des jours gris per­ma­nents, l’absence de mod­u­la­tions où cha­cun est, à la fois, pour lui et en lui, ne peut plus, n’est qu’état instinc­tif, sans rai­son, que devient mal­gré, s’enlise en lui, en un théâtre de mécan­ismes où rien ne peut réelle­ment advenir, sur­gir, dans la lumière lente du bloc quo­ti­di­en en signes infimes, exem­pli­fi­ca­tion à chaque, équili­bre con­stant dans la réponse à chaque, froideur étudiée, absence de pro­fondeur pos­si­ble, main­tien de, n’est qu’une sil­hou­ette, échange d’aucun regard, ne peut, ne veut, dirigée vers, s’endort lente­ment, s’anesthésie dans le rien de l’idée, son engen­drement en nul, s’arrête, est une dis­so­lu­tion, un entraîne­ment vers, l’intuition d’un mécan­isme que ne sou­tient nulle volon­té sinon qu’est, main­tenant, que rien ne mod­i­fiera, n’altérera, avant l’arrêt complet.