Hans Faverey

Poésies

Vies Par­al­lèles

672 pages, 13 x 20 cm
30 €
ISBN 978–2‑9601994–9‑9
Novem­bre 2019
Traduit du néer­landais par Kim Andringa, Erik Lind­ner & Éric Suchère
Pré­face d’Erik Lindner

« Chaque poème d’Hans Faverey instau­re un mys­tère. Mais un mys­tère dont, peu à peu, il donne des clés, et dont le dernier poème de chaque cycle peut être vu comme une sorte de réso­lu­tion pos­si­ble. Aux antipodes de l’hermétisme auquel elle fut d’abord can­ton­née, la poésie de Hans Faverey s’affirmera comme une poésie généreuse, sou­vent drôle, au lecteur qui la lira lente­ment, en se ménageant des paus­es, des silences, comme l’y invite sa dis­po­si­tion parci­monieuse sur la page.

C’est bien ainsi.

Je jette une pierre :
aucun oiseau ne s’envole.
Tu fais cla­quer ta langue :
aucun cheval n’arrive en trottant.

Je me tais, tu te tais.
Mais nous n’avons
rien des couteaux qui se taisent.

La perte d’une seule ques­tion
fait de nous des sans-abris.

Si tu te mets a par­ler
je devrai te coudre la bouche
avec les fils du souf­fle auquel je suis pendu.

Lecteur curieux et atten­tif de la poésie de son temps (il con­nais­sait remar­quable­ment bien les poésies française, améri­caine ou asi­a­tiques), Hans Faverey a com­posé (lit­térale­ment com­posé) une œuvre aus­si exigeante qu’originale. À l’écart des écoles esthé­tiques il a lente­ment con­stru­it un mon­u­ment à la lit­téra­ture. Alors qu’elle était depuis longtemps admirée, traduite et étudiée en de nom­breuses langues, il man­quait à cette œuvre essen­tielle une tra­duc­tion française ambitieuse. Avec ces Œuvres com­plètes, c’est bien l’une des œuvres majeures de la poésie du vingtième siè­cle que nous vous pro­posons de découvrir…

Hans Faverey est né en 1933 à Para­mari­bo et mort à Ams­ter­dam en 1990. Il est unanime­ment con­sid­éré comme l’un des plus impor­tants poètes néer­landais du vingtième siè­cle. Son œuvre est traduite en plus de vingt langues. »

Emmanuel Requette