Marche, regarde, pense, pense à une chose puis à une autre. Regarde le décor, les objets, les tonal­ités, valeurs, formes, matières. Tout est clair. Il n’y a que des images, images mou­vantes, hétérogènes, qui défi­lent, capa­bles de toutes les analo­gies, de toutes les méta­mor­phoses, se mod­i­fi­ant lente­ment, en per­ma­nence, qui sont, s’effacent en un instant, s’effacent dès que, ne lais­sent pas grand-chose, ne sont plus, n’auront été qu’une par­en­thèse, moment de sus­pen­sion, aspi­ra­tion. Répète. Répète pour penser à autre chose. Regarde tout. Ne fixe rien de pré­cis. Change les per­spec­tives, le point de vue – cha­cun son pro­pre angle, son cadrage. Pré­tends que. Affecte, dans sa pos­si­ble répéti­tion ailleurs, à un autre moment, devant cette, devant le soulève­ment, le sai­sisse­ment provo­qué par l’incohérence des sen­sa­tions, ne faisant plus qu’effleurer, essayant de pass­er out­re, de faire comme si cer­taines sit­u­a­tions évo­quaient des images, se con­sti­tu­aient en images ou en réminis­cences d’images. Essaie de mémoris­er. Croise les caté­gories. Accepte les caté­gories mul­ti­ples. Sou­viens-toi des sit­u­a­tions dans un ordre ou un autre. Reprends. Con­cen­tre-toi. Sois atten­tif au moin­dre signe. Sur­veille tout ce qui se passe aux alen­tours – il suf­fit de mod­i­fi­er la gram­maire, de déplac­er les into­na­tions expres­sives. Décélère, reforme couleurs, sur­faces et tach­es. Ne te heurte plus à rien, tra­verse les sur­faces, glisse sur elles. Porte le moi sur ce que perçois. Imprime-toi sur toutes les choses – bal­ayage con­tinu des. Sup­pose l’erreur dans. Mod­i­fie en per­ma­nence les choses. Sai­sis toutes les per­mu­ta­tions pos­si­bles. Deviens la dis­so­lu­tion en et la con­sti­tu­tion de la lumière sur les choses, la lumière à tra­vers les, baig­nant, imprég­nant, nous baig­nant, les voy­ant, mais n’étant pas en elles ou avec elles – à dis­tance, tou­jours. Accepte quand le décolle­ment survient. Attends que cesse, s’échappe. Ne laisse des traces, des mots.