Collectif

D’après modèle, Denis Laget & pratiques contemporaines

Lien­art

274 p., 14,5 x 20 cm
18 €
ISBN 978–2‑35906–032‑4
Mai 2010

Œuvrons-nous encore d’après mod­èle ? Après un siè­cle d’abstraction, de con­cep­tu­al­i­sa­tion et d’intérêt pour l’inconscient, la ques­tion sem­ble désuète. Cepen­dant, si le mod­èle n’émane plus, comme autre­fois, de l’anatomie par­faite de la stat­u­aire grecque ou du pit­toresque du motif, il demeure la référence de goûts. Les mod­èles man­nequins de la mode, les stars et peo­ple de nos médias, les valeurs de la pub­lic­ité… sont des mod­èles dans la mesure où ils don­nent le ton de nos pos­es esthé­tiques. Les atti­tudes, les vies remar­quables, les engage­ments, façon­nent nos œuvres comme le fai­saient hier les canons académiques. 

Reste donc la ques­tion de savoir ce qu’est un mod­èle, de ce qui nous con­duit à mod­élis­er le monde pour mieux le voir et le dire ? Ici, l’œuvre de Denis Laget est une entrée en matière, dans la mesure où elle est tra­ver­sée par cette ques­tion. Elle en présente la mémoire : l’attachement à cette expéri­ence sin­gulière du pein­tre con­frontant son art à un frag­ment du monde réel. Mais elle sug­gère aus­si que le mod­èle est un motif prélude, que son image figée ne règle pas tout, que l’intérêt pre­mier de la pose arti­fi­cielle du mod­èle, c’est, peut-être, de nous don­ner le temps de sen­tir l’entropie du monde.

Avec des textes de Jean-Marc Bail­lieu, Bruno Chenique, Flo­rence Cheval­li­er, Karim Ghadd­ab, Hervé Guib­ert, Éti­enne Klein, Denis Laget, Romain Math­ieu, Éric Michaud, Marie-José Mondzain, Jean-Luc Nan­cy, Onu­ma Nemon, Camille Saint-Jacques, Jean Salem, Didi­er Semin, Éric Suchère et Pierre Wat.