Jean Frémon
L’Écriture des formes
216 p., 14,5 x 20 cm
20 €
ISBN 978–2‑9530429–1‑7
Mai 2017
« Que ce soit “sur l’art” ou non, j’écris le dimanche. En semaine, je suis marchand d’art, galeriste, comme il se dit aujourd’hui. Je prépare des expositions dont je m’efforce de vendre le contenu. »
On ne dirige pas une galerie internationale depuis quarante ans, on n’est pas le marchand de Louise Bourgeois, de David Hockney, d’Antoni Tapiès et de tant d’autres par hasard, l’exercice est difficile et les qualités requises nombreuses. Cependant, chose étonnante parmi les grands galeristes contemporains, Jean Frémon est avant tout un écrivain et un poète. Sa pratique de la littérature lui donne une hauteur de vue, une sérénité unique dans la pratique de son métier pour accompagner des artistes dans la du- rée, avec fidélité, plutôt que de se contenter de voler aux secours d’éphémères victoires.
Pour qui veux ressentir l’atmosphère d’un atelier, comprendre ce qui unit parfois un artiste et son marchand ou ce dernier et un collectionneur, les textes de Jean Frémon sont une mine. Ils tiennent tout à la fois du témoignage, de l’essai, de la fiction et ils pratiquent ce que Aragon nommait le « mentir-vrai » pour dire davantage le sensible que le fait brut, le détail signifiant plutôt que la généralité pontifiante. Ici, dans une langue simple et généreuse, se partage un secret, celui que nous sommes nombreux à connaître mais que nous ne savons dire, celui qui unit tous ceux pour l’art est essentiel à la vie.