N° 305 (février 2023), Ubiquité
Je disparais de la carte — je suis l’effacement supplémentaire. Il dit : « Cela nous alerte. Il faut que je regarde. Si neutralise tel ou tel ». Il passe sa main dans ses cheveux gris en broussaille. « Dites-moi le nom. » Il s’éclipse. « Dites-moi le nom. » Je suis dans un circuit de brouillage. « Dites-moi les noms. » Il appuie son menton sur sa main d’un air sombre. S’il sonde sa pensée. Les appareils enregistrent sa présence. Il dit : « Je vais m’occuper de vous en personne ». Quand il le trouve, il étudie la fiche, actionne l’amplificateur, le règle sur la fréquence adéquate. Une voix très faible sort du haut-parleur : « Je suis ». Il parle d’une voix nette : « Je suis ». La fiche n’indique plus que quelques jours. La voix devient de plus en plus forte. Il s’éloigne sans rien dire. Il amplifie. À distance. Il amplifie. Il ne se rappelle pas des données. Cela surpasse l’entendement. Il dit : « Je n’ai pas le droit de faire des révélations, mais la situation est ». Il s’arrête en regardant rapidement autour de lui. « Je dois lui parler. » Il murmure docilement : « Je peux vous y amener ». Il se demande ce qui se passe. Il se passe. Êtes-vous vraiment seul ? Vos actes sont-ils prédits par quelqu’un que vous n’avez jamais rencontré ? Voulez-vous le neutraliser ? J’en fait personnellement l’expérience. Il en est informé. Je le crois sur parole. Il me fait voir un graphique. Je le crois. Il se rassied bruyamment dans son fauteuil et pousse un soupir. Il affirme qu’elle est partie. Je vois tout de suite ce qu’il veut dire. Il fredonne gaiement. Je vérifie, hoche la tête. Je quitte les lieux. Je suis. Avant que. Je suis. J’ai fait. Ils vont où ils veulent. Ils font ce qu’ils veulent. On ne prononce pas mon nom. Personne ne me connait. Ce n’est pas mon nom. Je me demande ce que cela signifie. Je suis. Je serai. Tout ne fait que commencer. Je.