N° 260 (mai 2019), Les distances verticales

Il peut. Il est la seule réal­ité. Il est un monde intel­lectuel. Il soulève tout. Il mod­i­fie les choses. Il dirige mes actions et cause toutes mes souf­frances. Il n’offre pas de formes per­ma­nentes. Il ne peut être que dif­férent. Il blesse le silence. Il ren­verse mes impres­sions. Il me fait pren­dre con­science. Il est comme un indice. Il me mon­tre. Il me mon­tre les dis­tances ver­ti­cales. Il n’est plus. Il survit longtemps en moi et je suis seul. Je reste seul. Je suis l’erreur. Je pense à. Je me dis que. J’incline à croire. Je prends con­science de. J’apprends la mort. Je ne trou­ve rien en elle. Je suis sec­oué. Je ne peux retenir un san­glot. Je san­glote. Je m’entends moi-même pleur­er. Je m’enferme dans des soli­tudes. Je ne pense pas à la con­ti­nu­ité. Je me rap­pelle de la sig­ni­fi­ca­tion. Je ne peux arriv­er à aucune forme de cer­ti­tude. Je m’habitue à. Je peux chercher. Je n’exige plus rien. Je ne dis­tingue plus les bruits. Je guette le pas­sage. Je ne vois pas. Je n’arrive pas à le voir ou à le penser. J’ai l’idée que. Je fais ce voy­age. Je le fais chercher. Je le pos­sède. Je sens. Je vis. Je sens. Je crois en l’innocence. Je cesse de l’entendre. Je sais ren­dre l’instant. Je sub­or­donne toutes les choses. Je reste en har­monie. Je suis éveil­lé. La porte s’ouvre. Le milieu est plus pur. Les corps sem­blent dis­tants. Ils ne coïn­ci­dent jamais. Une chose change vio­lem­ment. Les jours devi­en­nent plus courts. Le soleil est déjà descen­du. Il incendie la mer. La lampe est déjà allumée. L’exaltation est à son comble. La lumière du soleil va se lever. La porte se referme sur. Les mots reten­tis­sent à nou­veau et il suf­fit d’un tout petit mouvement.