Entends. Fais ce que. Reste sans bouger. Fais ce que en retenant ton souf­fle et, t’étant recon­nu, reste qui tu es. Reste dans. Recon­nais toi et reste avec toi-même jusqu’à ce que rien ne demeure des choses niées par toi, qui ne sont cepen­dant pas – ne sont pas. N’abandonne pas si vite. Ne le fais pas. Refuse d’imaginer. Ne dis­parais pas. Reste ici, immo­bile. Trans­late-toi. Sous­trais-toi au mou­ve­ment – quoiqu’à peine. Sous­trais-toi à la lumière se dis­si­pant déjà – s’agit-il de cela. Sous­trais-toi à rien. N’effectue pas ce qui s’efface. Sous­trais-toi à cela, à la chose même. Retiens-toi. Rap­pelle-toi. Rap­pelle-toi. Respire. Bafouille. Sur­gis puis efface-toi. Prends con­gé comme il se doit. Laisse tout der­rière toi. Dis­parais de tout sou­venir. Deviens fumée. Sup­prime les lignes, les mots mutilés. Con­voite la vue même qui t’est offerte. Ne parais plus. N’objecte rien con­tre. Referme-toi dans la marge, dans sa fluc­tu­a­tion, telle que se reflète en elle-même, se perd en elle-même, n’est jamais autre. Ne cède à ce que ne vois pas si quelque chose bouge, si un fris­son par­court l’herbe ou qu’une paupière cligne. Épuise-toi en un seul mot. Accroche-toi à tout ce qui est déjà décom­posé. Tiens-toi immo­bile main­tenant. À présent, recom­mence de nou­veau comme n’est pas en toi. Répète dans la lenteur. Retiens-toi. Inter­romps-toi s’il n’existe rien d’autre, si cela ne peut cess­er, si peux rester ain­si. Scrute. Déshabitue-toi. Éva­pore-toi. Égare-toi. N’ajoute rien comme rien ne manque, comme il n’y a plus rien à, plus rien pour, que cela s’arrête tout seul, que s’abolisse en un souf­fle et que s’épuise. Com­mence à par­ler de temps en temps, rien que pour le bruit déjà. Pense à. Prononce les noms. Vois la sig­ni­fi­ca­tion de la phrase. Vois la phrase dans la sig­ni­fi­ca­tion, depuis qu’elle a été pen­sée. Arrête.