N° 285 (juin 2021), L’infidélité
Témoigne d’un amour, d’une affection que se représente, d’un refus de choisir de manière exclusive entre l’une et l’autre, dans l’attachement aux souvenirs – images –, comme réside en un usage, manière de, images encore, que saisit et retient – conditionne –, en définit le cadrage, se règle par avance pour que la question ne se pose plus, puis détermine très précisément ce qui est à garder, à regarder, et témoigne d’un penchant pour, quand se penche sur un objet posé sur la table, sur une étagère, sur le sol qui témoignerait d’une inclination à, se représente, est toujours absent, hors cadre, n’apparaissant que de manière liminaire – poignet, menton, cou, pull-over, sweat-shirt, pantalon… –, donne volume et relief, à la surface – couleurs et motifs –, bouleverse – fluidité et adhésion –, s’émancipe et contamine la matière même de ce qui occulte, s’incorpore, est expulsé, se révèle, est rejeté, s’introduit alors même que vient brouiller localement la lisibilité – halos et reflets –, révèle que regarde, représente en tant que, constitue l’indice de, dans l’illusion d’un rapport qui se dissout, devient indiscernable, se désactive puis bascule, se trouve mis en doute, n’est jamais direct, s’incarne en vestiges nostalgiques – vieux bibelots, jouets d’enfants, albums de photographie de famille, vêtements démodés… –, cohorte défaite aux couleurs délavées, attendrissante et pathétique, suggérant une ressemblance avec un processus interrompu, latence opérant dans son altération même, mettant fin à l’envahissement des images, parvenant à son point d’équilibre, réduit à une fonction transitive à la fois familière et méconnaissable, déclenchant un arrêt sur une image particulière, un souvenir connoté – simulation, ressemblance, dédoublement en une altérité secrète, infidèle, masquée et dissimulée.